Après 3 années de forte hausse, l’inflation annuelle, à 1,9%, passe enfin sous la barre des 2%, alors qu’elle a plafonné à 5,22% en 2022.
C’est un soulagement pour beaucoup mais c'est oublier que l’inflation cumulée depuis la pandémie du Covid varie de 20 à 30% pour de nombreux produits ce qui, puisqu’une future baisse des prix semble illusoire, continue de grever un pouvoir d’achat en berne.
Bloquer les prix.
Dans une situation de hausse exagérée des prix le réflexe naturel est bien évidemment de juguler cette évolution en les bloquant pour éviter une situation catastrophique d’inflation telle que la connaissent certains pays.
Mais à chaque fois que cette solution a été adoptée des effets pervers n’ont pas tardé à se manifester (pénurie, marché parallèle, …) avec pour résultat une situation souvent bien pire que le mal que l’on voulait combattre car le marché est complexe et composé d’une multitude d’interactions et de d’interdépendances qui impliqueraient de bloquer en même temps tous les prix des produits mais aussi des services.
Car comment geler le prix du pain sans bloquer celui de la farine, mais aussi celui du blé, et celui de la semence utilisée par le cultivateur, mais aussi du fuel, des engrais et des produits phytosanitaires nécessaires, … chacun de ces produits étant eux-mêmes l’aboutissement d’une chaine de produits et services qu’il conviendrait également de contrôler ?
Encadrer les loyers.
Ce constat vaut aussi pour le logement locatif soumis depuis plusieurs années à des restrictions d’augmentation des loyers, notamment dans le cadre d’un encadrement des loyers d’abord limité à certaines zones, mais dont la liste s’étoffe régulièrement.
Car c’est bien pour lutter contre une inflation des loyers compliquant l’accès au logement des plus modestes que cette réglementation a été instaurée, écartant le constat selon lequel c’est la pénurie de logements disponibles (pourtant évidente dans le marché locatif actuel !) qui fait monter les prix et que les bloquer ne règlerait pas le problème initial.
A cet égard l’exemple de l’argentine semble édifiant : l’abrogation récente, par le président libertaire Javier Milei, du contrôle des loyers instauré en 2020 a entraîné une forte augmentation de l'offre de logements, ressuscitant une concurrence qui a influé sur les prix : c’est ainsi qu’à Buenos Aires le nombre de logements locatifs disponibles a doublé et les prix des loyers se sont stabilisés !
Augmenter l’offre !
Avec une inflation à 211,4 % l’argentine semble un cas extrême mais illustre malgré tout qu’un encadrement des loyers ne fait qu’entériner une situation intenable pour de nombreux foyers en recherche de logement, jusqu’à devoir parfois accepter un logement à la limite de l’insalubrité.
La pénurie de l’offre de logements dans le locatif trouverait une issue plutôt par une augmentation de l’offre, en incitant à la construction privée et publique, à la migration vers la longue durée d’un parc saisonnier en constante augmentation, à la remise sur le marché de logements vides pour différentes raisons ... bref ce qu’une politique du logement raisonnée saurait réaliser !