Enchères de loyer : un système immoral ?

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Publié par Wizi le 30/10/2022, modifié le 02/11/2022.

Il y a 3 mois la plateforme Wizi expérimentait les enchères de loyer sur un principe simple : permettre au propriétaire bailleur d’autoriser, dans son annonce, les candidats locataires à lui faire une offre de loyer entre - 20% et + 20% du prix demandé.

Les propriétaires bailleurs y ont vu un intérêt évident puisque plus de 70% d’entre eux activent l’option Wizi Flex lors du dépôt de leur annonce. En revanche, si la presse immobilière a plutôt bien accueilli cette initiative, des acteurs du secteur associatif se sont insurgés contre une idée « diabolique » visant à « gonfler les revenus des bailleurs et exclure du logement les revenus les plus modestes ».

Ah bon ?

Une initiative qui sent le soufre ?

Car, bien évidemment, certains n’en ont retenu que la possibilité pour le propriétaire de recueillir des propositions de loyers plus élevées (hors zones d’encadrement des loyers bien sûr !) et donc de contribuer à une inflation des loyers malvenue en cette période de baisse de pouvoir d’achat. Ainsi il ne s’agirait que d’alimenter la voracité sans limite de riches propriétaires, en oubliant que pour beaucoup, plus fourmis que cigales, le loyer constitue une épargne, un complément de revenus ou de retraite, souvent tributaire d’un remboursement d’emprunt immobilier.

Mais, au-delà, l’initiative a également été présentée comme une tentative de contourner les mesures d’encadrement des loyers des zones tendues ou la limitation à 3,5% de l’augmentation des loyers par le plafonnement de l’IRL (Indice de Référence des Loyers), ou encore l’interdiction récente d’augmenter les loyers pour les biens classés en F ou G par leur DPE (Diagnostic de performance énergétique).

Des réactions bien hâtives !

Mais en réalité … !

Beaucoup de bien-pensants semblent avoir oublié (ou ne pas savoir !) qu’il est bien plus pénalisant pour un propriétaire bailleur de subir une vacance locative, donc de perdre un ou plusieurs mois de loyer, que de diminuer de quelques dizaines d’euros le loyer initial. S’affranchir d’un prix fixe sur l’annonce permet d’ouvrir le champ des candidatures avec également des propositions moins-disantes qui ne se seraient pas normalement exprimées. Et l’on sait bien que les critères de choix d’un locataire sont multiples et vont bien au-delà d’une simple offre de prix alléchante !

Et le triplement constaté des candidatures pour une annonce prouve que l’enchère de loyer a bien libéré locataires et propriétaires de cette contrainte du prix auparavant inamovible et donc permis à plus de candidats de se manifester.

Au final, sur plusieurs mois on constate que près de 40% des biens ont été loués à un prix inférieur de quelques dizaines d’euros du prix nominal et que ceux qui ont été loués plus cher l’ont été dans la limite de + 10%.

Propriétaires et locataires : tous gagnants !

En plus de ne déroger à aucune règlementation, lever le tabou du prix du loyer fixe dans l’annonce ne peut donc être taxé d’immoralité car c’est surtout un moyen simple d’apporter plus de fluidité et de transparence dans les échanges entre propriétaires et candidats locataires :

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