La location saisonnière qui exaspère !   

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Publié par Wizi le 06/11/2023

         Paris, Bordeaux, Marseille, Montpellier, Biarritz, Etretat, … la liste des villes engagées dans un combat visant à limiter une activité de location saisonnière destructrice pour leur identité s’allonge au gré des arrêtés municipaux et des jugements des tribunaux sollicités par ceux qui veulent les faire annuler.

         Mais si certaines autorités semblent avoir enfin pris la mesure du désarroi de populations évincées de leurs lieux de vie, des collectifs et associations (et des particuliers !), lassés de l’inertie des politiques, se lancent dans des actions commandos, illégales bien sûr, pour accélérer une régulation devenue indispensable.

Des mesures restrictives croissantes

         Pourtant le contexte réglementaire de cette activité de location saisonnière se durcit progressivement : augmentation de la taxe d’habitation (dont sont maintenant dispensées les résidences principales), obligation de déclaration de changement d’usage pour les logements quittant le parc locatif longue durée, limitation du nombre de nuitées.

         Et l’élargissement à près de 3700 communes (décret du 25 Août 2023) des prérogatives des maires leur permettant de taxer les logements accusés de générer une pénurie de l’offre locative locale (logements saisonniers, secondaires et vacants) a enfin accru leurs moyens d’action.

         Enfin le changement de statut fiscal (entre autres la diminution de l’abattement fiscal sur les meublés touristiques) et l’extension aux logements touristiques énergivores des mêmes interdictions de louer que les locations longue durée sont en question depuis plusieurs mois.

Des actions coup de poing

         C’est dans la région de Marseille que ce sont manifestés dernièrement des habitants excédés par les difficultés récurrentes pour se loger dans cette ville où, selon l’adjoint au maire en charge du logement, pour 3 000 logements neufs construits en 2022, 1 500 logements anciens sont sortis du marché locatif au profit des plateformes de location saisonnière.

         C’est ainsi, qu’en plus d’actions sporadiques et limitées, on a vu des appartements loués sur Airbnb saccagés et tagués avec des messages ne laissant aucune place au doute sur la raison des dégradations.

         Et dernièrement c’est au symbole de la location « intermittente » que ce sont attaqués les « anti-airbnb » : la fameuse boîte à clés, aux antipodes de l’image de rencontre et de partage que véhiculait Airbnb à ses débuts car elle permet de réduire l’accueil à un simple code transmis par email. Un collectif de "Marseillais du centre-ville" a ainsi revendiqué le kidnapping de 40 boîtes à clés et la dégradation de 21 d’entre elles, tout en réclamant l’interdiction des locations de meublés de tourisme pour permettre aux Marseillais de se loger.

Un secteur d’activité à l’avenir incertain

         Les réactions excédées des habitants de certaines villes, les initiatives des décideurs locaux et la prise de conscience des instances politiques laissent à penser que les excès d’une activité déstabilisatrice pour tant de régions devraient enfin trouver une limite.

         En revanche, espérons que Marseille (à l’instar de Paris et autres villes concernées), qui hébergera les épreuves de basket-ball, de handball, de football et de voile des Jeux Olympiques de 2024 ne verra pas ses initiatives gâchées par un évènement très demandeur d’hébergement qui tentera plus d’un propriétaire à louer temporairement au prix fort !

   

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