A l’heure où moins de 15 000 logements locatifs neufs ont été construits en 2025, soit une chute de plus de 80 % par rapport à 2021, personne ne peut douter que le logement locatif traverse une mauvaise passe.
Car la baisse spectaculaire de la construction neuve ne fait qu’ajouter aux raisons qui développent cette pénurie que les professionnels et surtout tout candidat locataire ne peuvent que constater !
Pourquoi une telle chute ?
Il est vrai que les taux d’intérêts élevés de la période 2022-2024 ont freiné les projets immobiliers pendant deux ans, les promoteurs mettant fin ou simplement reportant de nombreux chantiers.
Mais beaucoup de projets ont également été suspendus, faute de visibilité sur les normes « changeantes » issues des exigences de performance énergétique élevée (DPE) imposées par la loi Climat et de la raréfaction du foncier constructible imposée par la loi ZAN (Zéro Artificialisation Nette).
Enfin, avec la fin du dispositif Pinel, les incertitudes fiscales liées à une situation politique pour le moins instable, une hausse des prix des matériaux et une raréfaction de la main-d'œuvre, construire est devenu plus risqué, moins rentable.
Les conséquences concrètes ?
Avec des permis de construire délivrés au compte-gouttes et un investissement locatif privé qui s’assèche, les mises en chantier ne pouvaient que s’effondrer avec pour conséquence, moins de logements neufs donc moins de biens à louer, accentuant la pénurie d’offre locative dans les zones tendues (Paris, Lyon, Bordeaux…).
L’effet mécanique de la rareté est une augmentation des prix donc des loyers, bien entendu freinée par l’encadrement des loyers, mais déjà visible dans les grandes villes sur certains segments : petits appartements rénovés, logements bien notés DPE, …
Mais c’est également au niveau social que se répercute cette crise avec son lot de familles mal logées par défaut d’offre et l’ouverture d’un boulevard d’opportunités malhonnêtes pour les profiteurs et escrocs en tous genres.
Et demain ?
Cette crise du logement locatif n’est pas une surprise car elle est le résultat d’un cocktail explosif entre inflation, normes, fiscalité incertaine et frilosité politique.
Mais elle a remis le mal-logement à nouveau au centre des débats et les politiques ne manque pas déjà de s’emparer du sujet à l’approche des élections municipales de 2026 où certains candidats annoncent des moratoires sur les ventes à la découpe ou des quotas pour les résidences secondaires, ou … à défaut d’un vrai pacte du logement qui réconcilierait investisseurs, collectivités et habitants pour éviter que la pénurie ne se transforme en fracture sociale.