Le piège de la première impression !

Retourner au sommaire

Publié par Wizi le 25/08/2025

          Dans un article du Journal of Neuroscience l’auteur explore les mécanismes neuronaux associés aux premières impressions durables, et comment certaines réactions initiales peuvent modifier l’évaluation sociale, positivement ou négativement.

        C’est ainsi qu’il ne faut pas plus de 170 ms, à partir de signaux visuels et comportementaux, pour se forger une première impression sur une personne lors d’une rencontre, et cela vaut pour la sélection par le bailleur d’un candidat locataire !

Une évaluation « instinctive » …

         Pourtant on est tous persuadés de faire des choix pragmatiques à la suite d'un raisonnement logique et rationnel, en ayant pesé le pour et le contre mais rien n'est plus faux car, en réalité, on sait immédiatement, en quelques millièmes de secondes seulement, si l'on est prêt ou non à confier son logement à un candidat locataire.

         Il faut dire que les premiers signaux activent des régions émotionnelles (amygdale, striatum ventral) avant même l’analyse rationnelle, ce qui fait dire que notre cerveau reptilien (siège de l’instinct) est activé bien avant notre cortex (siège de l'analyse).

         Et l’on « oubliera » que les signaux qui créent une bonne impression (charisme, aisance verbale, sourire, …) ne sont pas corrélés à la capacité à payer le loyer ou à entretenir le logement, et qu’une première impression négative (tenue vestimentaire, style de communication, accent, …) peut amener à rejeter un candidat fiable, jusqu’à même créer un risque légal si le rejet peut être perçu comme discriminatoire (l’article 225-1 du Code pénal interdit les discriminations à l’accès au logement).

… difficile à corriger !

         D’autant que cette première impression aura la vie dure ! Ainsi, si le propriétaire bailleur trouve le candidat "sympathique" et « rassurant » dès les premiers instants, il cherchera inconsciemment à confirmer cette impression positive dans le reste de l’entretien et minimisera les signaux d’alerte (retards de paiement passés, incohérences dans le dossier, …).

           Et, à contrario, un premier ressenti négatif minimisera l’importance de critères positifs sur un dossier qu’on aurait pourtant jugé sérieux avant ce premier contact !

           C’est ainsi que, comme cette première impression est tenace, la suite du processus (vérifier les documents, s'assurer des ressources, comprendre la composition du ménage, …) sera biaisée de manière à confirmer notre première intuition car … la première impression est toujours la bonne, n’est-ce pas ?

Pourtant il n’y a plus urgence !

       Cette propension à juger rapidement, instinctivement, sans faire intervenir de prime abord notre raisonnement tiendrait son origine dans des millénaires d’adaptation à un environnement hostile où la rapidité de jugement et donc de réaction aux situations est gage de survie.

           On ne conseillera donc jamais assez de ne surtout pas se précipiter dans le choix d’un locataire et de prendre le temps de bien peser les éléments factuels, en dépassant cette première impression, d’autant que dans notre monde moderne nous avons … bien plus que 170 ms pour réagir !

   

Retourner au sommaire