Pénurie de logements : quand l’histoire bégaie !

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Publié par Wizi le 11/08/2025

         Il est souvent amusant (et parfois inquiétant !) de constater à quel point les situations se répètent tout au long de l’histoire avec des raisons, des conséquences … et des solutions souvent semblables !

        Pour illustrer cela dans le domaine de l’immobilier on peut se projeter dans le Paris de la fin du 17ème siècle qui connut une longue période de pénurie de logements.

1680 – Paris étouffe, pas assez de toits

         Car, au tournant du Grand Siècle, Paris est déjà une ville trop petite pour ses ambitions car Louis XIV, qui règne en maître depuis Versailles, attire autour de lui une noblesse affamée de prestige.

         Résultat ? La demande de logements explose, notamment dans les quartiers chics du Marais, de l’île Saint-Louis ou du Faubourg Saint-Germain qui se gentrifient (déjà !).

          D’autant que, pas de chance, l’immense incendie de Rennes en 1720 qui détruit plus de 900 maisons jette à la rue des milliers de nouveaux sans-abris, provoquant un exode vers Paris et une flambée des loyers dans une capitale… déjà saturée !

Conséquences

          Les plus pauvres, eux, s’entassent alors dans des logements collectifs insalubres, appelés maisons à logements multiples, une forme primitive de HLM mais sans hygiène, sans lumière, sans chauffage, tandis que Louis XIV, peinard à Versailles, construit son palais de 700 pièces !

         Face à la crise, on voit d’ailleurs apparaître des chambres garnies, ancêtres de nos meublés mais restreints à une pièce, un lit, une cuvette, payés au jour le jour, souvent loués à plusieurs (par rotation !) et parfois sans fenêtres.

         Bien évidemment les propriétaires font fortune tandis que les locataires pauvres survivent dans des logements surpeuplés, insalubres, aux loyers démesurés et soumis à la location « au noir ».

Solutions ?

          Construire aurait bien sûr été une réponse à cette crise mais les matériaux coûtent cher, les rues sont étroites et les règlements d’urbanisme interdisent (sauf avec corruption … ou discrètement !) de bâtir au-delà d’un certain étage.

         Le roi Louis XV tentera bien d’imposer un encadrement des loyers (oui, déjà !), mais les propriétaires protestent, et la mesure s’évapore, l’administration préférant fiscaliser les loyers que les réguler.

          Si l’on remplace les chandelles par les LEDs, les garnis par les studios meublés et les règlements d’urbanisme de l’époque par les nôtres encore plus complexes… alors l’histoire bégaie avec une pénurie d’offre, des loyers sous tension, des bailleurs montrés du doigt, des locataires souvent fragilisés et … une administration toujours "en réflexion".

   

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