Rénovation énergétique : la grande illusion ?

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Publié par Wizi le 03/11/2025

            Bonjour, je suis Julien, CEO de Wizi et MorningCroissant.
Chaque Lundi, je partage sur ce blog notre newsletter hebdomadaire suivie par plus de 68 000 lecteurs fidèles : investisseurs, propriétaires et passionnés d’immobilier.
Bonne lecture.

       Aujourd’hui, abordons un sujet qui fait trembler bien des propriétaires : la rénovation énergétique, celle qu’on rêve “gratuite”, mais qui finit parfois … mal !

       Car la réalisation du méga chantier de rénovation énergétique lancé par le pays il y a plusieurs années s’est mué en un vrai labyrinthe où se perdent les propriétaires et professionnels, porte ouverte à tous les abus, fraudes … et déceptions.

Promesses, failles et arnaques.

          La promesse était alléchante : des aides publiques massives pour remettre en état le logement, améliorer le DPE et donc diminuer les factures de chauffage, contribuer à la « sauvegarde de la planète », …

       Mais progressivement, l’incitation est devenue obligation (interdictions de louer, …), les formalités MaprimeRénov’ sont devenues plus complexes, les règles changeantes (critères DPE, …), les délais de traitement des dossiers plus longs avec même une fermeture du guichet de Juin à septembre 2025 et un plafonnement du nombre des demandes, …

Et cette manne financière a fait proliférer des entreprises et intermédiaires opportunistes à tel point que, selon un rapport du Sénat, les fraudes liées à la rénovation ont atteint 400 millions d’€uros en 2023 et que le nombre de signalements reçus par la Direction des fraudes (DGCCRF) a bondi de 10 000 en 2022, à 23 000 en 2023, puis à 30 000 dès les premiers mois de 2024.

Conséquences pour bailleurs, artisans et diagnostiqueurs.

        Dans un climat de confiance si dégradé comment, pour un propriétaire, s’engager dans un investissement de plusieurs dizaines de milliers d’€uros sans garantie de rentabilité, sans certitude sur les délais ni même garantie d’obtenir l’aide promise.

        Quant aux professionnels sérieux du bâtiment, ils se retrouvent noyautés par des concurrents nouveaux, tous certifiés RGE bien sûr, bien plus commerciaux sans scrupules qu’artisans, qui entachent leur propre crédibilité et affecte leur activité dans ce climat de méfiance.

       Enfin, côté diagnostiqueurs, après qu’ils ont déjà subi les doutes sur la fiabilité du DPE, c’est maintenant l’ADEME qui exige la transmission des audits pour faire face à la multiplication des fraudes, ce qui complexifie les dossiers, les délais et dégrade une ambiance devenue anxiogène.

Rationaliser pour ne pas sombrer ?

         La transition énergétique est indispensable, mais à force d’empiler les dispositifs, les labels et les plateformes, on a transformé une bonne idée en un écosystème monstrueux et bureaucratique jusqu’à décourager les particuliers, épuiser les artisans, et fragiliser tout un secteur de professionnels honnêtes.

Le plus ironique ? Ceux qui voulaient « sauver la planète » finissent par consumer la patience des propriétaires et dans ce chaos réglementaire, on en viendrait presque à se dire qu’il faudrait d’abord… rénover cette politique de rénovation !

   

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