Le 17 mars 2020 à midi débutait une première période de confinement imposée par une crise sanitaire mondiale d’une ampleur inédite depuis la pandémie de grippe espagnole de 1918. Toutes les entreprises doivent alors s'organiser en catastrophe pour faciliter le travail à distance car seules les activités essentielles sont autorisées afin de limiter les interactions sociales et, par là-même, la diffusion du coronavirus.
Mais un logement pour vivre n’est pas vraiment un logement pour travailler ! Et cette obligation de télétravailler ne sera donc pas sans effet sur le marché de la location de longue durée.
Recherche … mètres carrés !
La perspective d’éviter les trajets, les trains bondés et les embouteillages a tout d’abord séduit beaucoup de ces nouveaux télétravailleurs forcés. Que de temps gagné, que de stress évité, que d’argent économisé ! Mais la contrepartie leur est aussi rapidement apparue. Même ceux, naturellement solitaires, qui supportaient facilement (ou appréciaient !) l’absence de contacts humains, se sont vite sentis isolés, déconnectés, malgré la mise à disposition du matériel informatique adéquat pour continuer à interagir avec leurs collègues. Il est vrai qu’une visio conférence ne procure pas la même richesse d’échange qu’une réunion physique classique ou une discussion à la machine à café !/p>
En outre, bien des logements, que l’on choisit pour vivre et non pour travailler, ne sont pas adaptés. Trop petits, mal équipés, ces tout nouveaux lieux de travail ont rapidement généré une image « carcérale ». Les trajets du lit à la table de cuisine pour travailler sont certes courts mais finalement bien trop ! Et que dire de ces nouveaux télétravailleurs confrontés à une cohabitation forcée permanente avec leurs enfants « en distanciel » ainsi que leur conjoint également en télétravail. Autant dire que le besoin d’espace et de confort de travail s’est fait rapidement sentir. De nouvelles exigences se sont alors fait jour : un mobilier de bureau plus spacieux que le coin de la table de cuisine, un fauteuil plus adapté au travail que le canapé, la chaise de cuisine, le tabouret de bar ou même le bord du lit, une connexion internet fiable avec un débit suffisant. Mais surtout de l’espace, un lieu pour télétravailler, un bureau indépendant pour s’isoler !
Recherche logement… distant !
Mais tout changement fait émerger des opportunités à qui sait les voir, et ce ne fut pas long ! Puisqu’il faut travailler de chez soi, quelquefois en permanence mais souvent à raison de quelques jours par semaine, pourquoi se loger près de son ancien lieu de travail ? Pourquoi limiter sa recherche de logement à une distance raisonnable de chez son employeur si les trajets deviennent bien moins fréquents ?
Pourquoi louer ou acheter cher près des lieux d’activité économique si l’on peut louer ou acheter bien moins cher, plus grand, plus vivable … plus loin ?
On a ainsi pu observer une migration de population des villes et même de leur périphérie vers des zones plus lointaines, plus rurales, à densité de population moins forte et aux logements plus spacieux et financièrement avantageux. En effet pourquoi ne pas télétravailler à Arcachon si l’on peut télétravailler en périphérie parisienne ? Nombre de villes de province ont ainsi vu leur population augmenter à la suite à cet exode, à tel point d’ailleurs que le prix des logements et loyers y a fortement augmenté !
Impact sur le logement locatif ?
Logements plus grands, mieux adaptés au télétravail, accroissement du cercle de recherche d’un logement autour du lieu d’emploi, les conditions et critères d’installation évoluent donc pour cette nouvelle catégorie de travailleurs « nomades ». Et, quand bien même les contraintes imposées par la pandémie disparaitraient avec celle-ci, il est probable que beaucoup de télétravailleurs hésiteront à revenir en arrière et que la pratique du télétravail perdurera, probablement dans une formule mixte présentiel/distanciel, car beaucoup, salariés et même employeurs, y ont trouvé quelques avantages.
Ces conditions nouvelles, pour un public certes ciblé mais en nombre et en moyens non négligeables, sont à intégrer dans certaines décisions d’investissement en locatif, que ce soit sur la localisation ou les caractéristiques du bien, car elles seront présentes à l’esprit de tout candidat au logement, télétravailleur ou … susceptible de le devenir !