Bonjour, je suis Julien, CEO de Wizi et MorningCroissant.
Chaque Lundi, je partage sur ce blog notre newsletter hebdomadaire suivie par plus de 68 000 lecteurs fidèles : investisseurs, propriétaires et passionnés d’immobilier.
Ensemble, nous décryptons les grandes tendances du marché locatif et patrimonial.
Bonne lecture !
La crise du logement pousse collectivités et particuliers à chercher des solutions alternatives. Parmi elles, les tiny houses, ces minimaisons souvent mobiles et à bas coût séduisent de plus en plus.
En France, on les retrouve sur des terrains vacants, des parkings ou même en lotissements expérimentaux. Mais derrière l’image sympathique de « cabane moderne », la question reste entière : innovation sociale ou simple palliatif d’une pénurie structurelle de logements ?
Une solution face au choc d’offre ?
Les tiny houses séduisent tout d’abord par leur prix attractif qui, pour certains modèles “clés en main”, démarre autour de 25 000 €, bien moins qu’un logement classique, même s’il faut débourser bien au-delà de 100 000 € pour les versions haut de gamme.
Elles répondent aussi à un besoin d’habitat d’urgence ou temporaire, comme à Grand-Champ (Morbihan), où un lotissement communal accueille déjà 7 minimaisons (22 supplémentaires prévues) d’une vingtaine de m², avec des loyers allant de 150 à 240 €/mois, des mini-HLM achetés et acheminés par le bailleur social Morbihan Habitat.
Enfin, ces habitats légers, petits mais fonctionnels, s’intègrent dans une démarche écologique (construction bois, faible empreinte énergétique, mobilité permettant de réutiliser des espaces vacants) mais aussi participative avec des espaces partagés qui compensent la surface limitée des logis : buanderie, local à vélos, salle à manger, …
Une réponse socialement contestable ?
Mais derrière l’image innovante, certains dénoncent une précarisation déguisée car si installer des familles ou des étudiants sur un parking peut sembler une réponse immédiate à la crise il n’en reste pas moins qu’il s’agit de logements au confort limité, dans une surface contrainte, avec un isolement phonique ou thermique parfois médiocre, loin de l’image d’Épinal de la maisonnette avec jardin.
Et côté juridique si la loi ALUR de 2014 a bien reconnu les habitats légers, une tiny house peut être assimilée à une caravane (si elle est mobile) ou à une maison classique (si elle dépasse 20 m²), ce qui implique permis d’urbanisme et conformité au PLU local avec pour conséquence de nombreux projets qui se heurtent à des refus administratifs.
Enfin, même si l’achat initial peut sembler abordable, il faut ajouter les coûts cachés : terrain, raccordements, assurance, entretien… qui relativisent l’économie annoncée.
Progrès ou recul social ?
Tremplin vers un habitat plus digne ou impasse sociale, les tiny houses sont le signe d’une vraie créativité (ou fébrilité ?) face à la crise mais risquent aussi de devenir le symbole d’une France qui accepte de réduire son rêve de logement à la taille d’une place de parking.
Et n’oublions pas que les solutions « provisoires » ont une fâcheuse tendance à s’incruster et devenir définitives si l’on ne veut pas voir l’habitat résidentiel se muer en aires de camping !